Delphine Pouppez - Vocatio
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Delphine
Pouppez

« Au-delà des codes académiques classiques, je jongle entre plusieurs disciplines, réseaux, supports pour espérer toucher un public le plus large possible et me nourrir des expériences des personnes qui m’entourent. » 

Créer une expo pédagogique pour sensibiliser aux réalités carcérales
résidence
Bruxelles
Année de naissance
1995

Delphine Pouppez a pour vocation de sensibiliser le public aux réalités du système carcéral et de promouvoir un modèle de justice plus humain, tourné vers la prévention, le soin et la réparation plutôt que la punition. Elle jongle entre ses casquettes de chercheuse en anthropologie, de journaliste et de militante pour porter le témoignage des personnes incarcérées, pour tenter de faire changer le regard sur elles, ouvrir la réflexion sur le sens de la peine et la possibilité d’alternatives.

Remise en question

« Pourquoi la prison est-elle si peu questionnée, alors que tout le monde s’accorde sur le constat de son échec ? Pourquoi s’évertue-t-on à essayer de l’améliorer, plutôt que de chercher des solutions en dehors ? Mon projet, c’est de créer un dispositif éducatif spécialement pensé pour les adolescent·es : une exposition pédagogique mobile, interactive, et des outils d’animations ludiques, qui à la fois expliquent aux plus jeunes ce qu’est la prison et quelles sont ses réalités, mais qui permettent aussi plus généralement d’interroger nos manières de faire justice, de susciter l’esprit critique et d’ouvrir le débat dans les écoles et dans des lieux culturels fréquentés par des jeunes. » 

Responsabilité 

« Avoir poussé les portes des prisons, écouté la souffrance des personnes qui l’habitent et y travaillent, éprouvé la violence institutionnelle, me donne envie de me battre, et un sentiment de responsabilité vis-à-vis de ces personnes qui m’ont confié leurs récits : c’est ancré dans mon corps, mes tripes, je dois en parler, dénoncer, déconstruire les idées reçues. » 

Conviction 

« Ce qui me donne l’énergie de poursuivre, c’est la conviction qu’un autre modèle de justice est possible, qui soit plus équitable, humain et efficace. Il existe mille et une façons de répondre à la déviance (en amont et en aval), pour autant qu’on accepte de questionner l’évidence, de décaler le regard, de voir plus loin que le paradigme punitif et la responsabilité individuelle. Il faut envisager les illégalités comme un problème structurel pour se recentrer sur le projet collectif : la justice sociale. »  

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