Aurélien
Goubau
« Je remarque que souvent, les choses les plus intéressantes, dans n'importe quel domaine, sont celles qui viennent de soi. »
Aujourd’hui, nous consommons de très grandes quantités d'informations en très peu de temps. Dans son travail, le photographe Aurélien Goubau fait l'inverse : il raconte des histoires sur un temps long, où le temps s'étire, tant par la prise de vue que par l’observation de la photo.
Photographe : pour toi, c’est plus qu’un métier…
« Ma vocation est de transmettre des histoires et des vécus au travers de la photographie. Mes reportages photographiques m'amènent à documenter, d'un point de vue humain, des questions sociétales. Depuis plusieurs années, je documente plus particulièrement les bouleversements qui ont lieu en Europe centrale et en Europe de l'Est, et je partage mes récits sous forme d’expositions, de publications, ou plus tard de livres pour créer un dialogue avec le public. Je cherche surtout à adopter des points de vue personnels et à mettre en avant des histoires qui sont sous-représentées. J'espère ainsi améliorer notre compréhension du monde. »
D’où te vient cette vocation ?
« Pendant mes études scientifiques à l'université, j'ai réalisé que la photographie est le langage qui me correspond, exigeant une proximité avec les sujets photographiés et un engagement envers eux. Chaque photo devient ainsi le fruit d'une rencontre. La photographie laisse aussi une grande place à l'imaginaire, elle nécessite donc un engagement de la part de celui ou celle qui la regarde. La photographie documentaire en particulier soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses… Elle est pour moi une manière de voir le monde, d'y être présent et de le regarder avec attention. »
Quel est ton projet et en quoi la bourse va y contribuer ?
« En ce moment, je termine un documentaire en Arménie, où je m'intéresse aux différents cycles de guerre que traverse ce pays lointain mais aux enjeux universels. Une fois terminé, j'aimerais le présenter sous forme d'exposition. La bourse Vocatio m'aide aussi à financer du matériel photographique pour explorer de nouvelles approches techniques. La bourse m'aidera également à diffuser mes travaux précédents, que j’aimerais partager avec un public plus large à travers un livre ou zine.
Dans ma pratique de photographe, où je pars à la rencontre des personnes dont j'ai envie de transmettre l'histoire (souvent à l'étranger), j'ai besoin de temps pour que les rencontres soient de qualité, et donc aussi pour les récits que je souhaite transmettre. Avec cette bourse, je pourrai financer plusieurs voyages de prises de vues et prendre le temps de recueillir les histoires que je souhaite transmettre. »
