Martin
Veinstein
« Je suis convaincu que la recherche doit être proactive et non réactive : nous devons anticiper les stratégies virales avant qu’une nouvelle pandémie ne nous frappe. »
Marqué par la pandémie COVID-19 et ses effets dévastateurs sur la société, le chercheur Martin Veinstein a décidé de ne pas rester les bras croisés. Combinant sa passion pour la biologie et pour l’informatique, il utilise l’intelligence artificielle pour mieux anticiper et enrayer les prochaines crises de ce type.
À l’origine, la pandémie
Pour Martin comme pour beaucoup, la pandémie COVID-19 a été un véritable électrochoc : « J’ai vu notre société vaciller face à un virus, et je me suis rendu compte à quel point nous étions vulnérables. J’ai alors su que je voulais consacrer ma carrière à mieux comprendre les virus et à anticiper leurs stratégies pour mieux y faire face. »
Mais c’est en lisant un article scientifique dans un avion en partance pour un trek en Norvège que tout a pris sens : « Cet article, révolutionnaire, révélait comment les virus utilisent des “clés moléculaires” pour pirater nos cellules. » Martin a passé son trek à réfléchir à une méthode qui permettrait de cartographier ces clés à grande échelle… « L’objectif de mon projet est de créer un catalogue des “clés” utilisées par les virus, afin de mieux comprendre comment ils piratent notre système immunitaire, et ainsi développer de nouvelles stratégies pour les bloquer. »
Un prix Nobel comme modèle
Dans son parcours, Martin a été inspiré par plusieurs personnes. L’une d’entre elles n’est autre que Randy Schekman, prix Nobel de médecine 2013 : « Lors d’une interview, il a expliqué qu’au début de sa carrière, il avait pris des risques et s’était lancé dans un projet audacieux, hors des sentiers battus et que cette audace avait payé. Je me reconnais dans cette philosophie : si nous voulons réellement innover, il faut parfois sortir des schémas classiques et oser explorer des terrains inconnus. »
Passer d’un projet prometteur à des résultats concrets
La bourse de Vocatio sera un véritable coup de boost : « Aujourd’hui, je suis limité par ma capacité de calcul. Mon projet fonctionne, j’ai déjà des résultats expérimentaux solides, mais je ne peux pas l’appliquer à grande échelle faute de ressources informatiques. Avec cette bourse, je pourrais acheter des cartes graphiques performantes et multiplier la capacité de prédiction par 100. »